Qu'est-ce qu'une mycose?
Savez-vous que la flore intime est naturellement constituée de nombreuses bactéries ?
On trouve notamment les lactobacilles, qui tapissent la muqueuse vaginale et agissent comme une barrière naturelle pour la protéger.
C'est un équilibre fragile qu'il est important de respecter.
En effet, si vous n'y faites pas attention, une mycose peut se développer.
Les mycoses (candidose, la grand majorité du temps) sont des infections extrêmement rependues, banales et bénignes mais leur caractère récidivant peut entrainer une gêne importante.
- 75% des femmes développent un jour ou l'autre une mycose vaginale
- 40-50% des femmes ont au moins 2-3 épisodes de vaginite au cours de leur vie
- 10 à 20% des femmes souffrent d'une candidose vaginale récidivante (soit 4 épisodes par an ou plus)
- 20% des patientes sont porteuses asymptomatiques.
Les facteurs favorisants :
Tout ce qui déstabilise la flore vaginale peut provoquer le développement d'une mycose:
- À bannir notamment : un excès de toilette intime (on se rince à l'eau une fois par jour), pas de douche vaginale, pas de lingettes, pas de déodorant...
- L'utilisation de savons inadaptés (savon adapté à l'hygiène intime)
- Attention aux vêtements en synthétique qui peuvent augmenter la macération et la transpiration, propices au développement des germes.
Autres facteurs pouvant favoriser le développement d'une mycose :
- Le plus classique : Une antibiothérapie à large spectre de plus de 3 jours chez une femme en âge de procréer est suivie dans près de 80 % des cas d'une vaginite à Candida et le traitement doit être instauré à la fin de l'antibiothérapie.
- Maladies endocriniennes (diabète, hypothyroïdie, insuffisance surrénalienne affaiblissement de l'immunité locale)
- Maladies immunitaires
- Maladies chroniques
- MST associée
- HIV
- Contraceptifs oraux fortement dosés en oestrogènes (modification de l'épithélium vaginal)
- Effet "pingpong" (partenaire) souvent surestimé
- Grossesse par augmentation des oestrogènes et des progestatifs entraînant une modification de la structure de l'épithélium vaginal, affaiblissement de l'immunité locale
- Autres situations modifiant l'épithélium vaginal (postpartum, ménopause, ectropion)
- Facteurs sociologiques (nombreux partenaires, hygiène, corps étrangers)
- Rapports sexuels (microtraumatismes, pH du sperme, augmentations des sécrétions : perturbation de la flore vaginale)
- Allergènes locaux (douches vaginales, articles de toilette parfumés)
- Facteurs immunologiques locaux qui font que certaines patientes sont plus facilement et plus fréquemment victimes de mycose
- Irradiations, traitements cytostatiques
Quels sont les signes cliniques de la mycose ?
- Prurit pouvant être intense
- Sensation de brûlures
- Erythème vulvaire
- Douleurs externes pendant la miction
- Pertes blanchâtres très importantes
- Ph acide
Comment faire le diagnostic?
Souvent les symptômes et l'aspect des pertes suffisent au diagnostic mais il est FORTEMENT recommandé de faire un prélèvement vaginal avant de commencer un traitement local ou par voie orale pour confirmer le diagnostic et ne pas passer à côté d'une simple sécheresse vulvaire.
Comment l'éviter ?
Pour éviter qu'une mycose ne se développe, certains gestes et réflexes simples peuvent suffire. Il est notamment important de faire preuve de douceur.
Les bons réflexes :
- Adopter une hygiène intime régulière mais pas excessive (une douche chaque jour, jamais plus de deux).
- Pour bien faire, utilisez également un nettoyant doux spécialement formulé pour cette zone fragile, c'est à dire avec un pH qui respecte la zone vulvaire (légèrement acide).
- Vous pouvez aussi réaliser cette toilette avec de l'eau claire, tout simplement.
- Évitez en revanche les douches vaginales, beaucoup trop agressives et qui risquent de déstabiliser la flore.
- Rincez-vous soigneusement et séchez-vous bien après chaque toilette en tamponnant de préférence.
Ne pas hésiter à mettre de l'huile d'amande douce après la douche sur la vulve surtout si vous avez une peau sèche de manière générale.
Comment la soigner ?
Le traitement habituel, qui dure généralement autour de 3 semaines, repose sur l'application d'anti-fongique, en ovules (à insérer dans le vagin) et/ou en crème (à appliquer 1 à 2 fois par jour sur la vulve).
Ce traitement peut également être complété ou remplacer par la prise de comprimés par voie orale (surtout en cas de mycoses à répétitions).